Après s’être offert la Saatchi Gallery de Londres, c’est sur les quais de Seine, au port de Solférino, qu’Hermès a décidé d’installer son exposition temporaire. Dans l’œil du flâneur, l’espace éphémère d’un Paris chimérique. Après Chic le sport en 2013, Métamorphose de l’objet en 2014, c’est sous la thématique d’une Invitation à la flânerie que la maison a placé sa communication et ses actions.
Le designer Hubert Le Gall signe une scénographie à la fantaisie poétique, mettant en scène un Paris imaginaire au travers de différentes installations, souvent interactives. Sous le commissariat de Bruno Gaudichon, actuel conservateur de La Piscine, le musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, les visiteurs se laissent enchanter dans un univers hétéroclite.
Le flâneur caracole, il rôde, musarde et prend le temps de se perdre entre le rêve et l’indiscrétion. Ses yeux se diluent entre l’argent, le cuir, le bois et la soie, ses pieds traversent le café des objets oubliés, foulent le dallage des galeries et sa sensibilité est exaltée. Onze salles où se mêlent curiosité et surréalisme, nourris par une collection privée du fondateur Émile Hermès ainsi qu’une collection de la maison.
Les montres sont déréglées, les lampadaires retournés, le flâneur s’y hasarde. Partagé entre un Paris prémachiniste et un Paris urbain, entre la belle époque et le « je n’ai pas le temps », entre les vélos vermillons et les nouvelles technologies, le flâneur sachant flâner prend le temps d’observer et d’écouter. Il accorde foule et proximité, sous les auspices du cheval, symbole de la maison, se déclinant dans chaque objet, chaque détail, chaque recoin.
C’est ainsi qu’on imagine le parfait dandy déambuler sur les trottoirs parisiens. Le pommeau de sa cane dessiné en sabot, son élégance empruntée aux cavaliers, sa culture esthète aux accents équestres, partagée entre le beau et le noble.
Si la sellerie est historiquement le cœur de métier d’Hermès, avec les codes et les valeurs qui en découlent, la maison s’est très vite imposée dans le monde de la maroquinerie, de la mode et de l’art de vivre. En s’associant à des artistes venus d’horizons différents, tels que Piero Fornassetti, Vincente Minnelli ou de véritables figures du street-art, la marque s’assure d’un renouvellement permanent d’image lui permettant de rester dans le mouvement. C’est au travers de différents événements comme le Saut Hermès (CSI 2 et 5*), les fashion shows ou d’expositions qu’Hermès parvient à créer du désir et s’autocélèbrer.
Ne rien faire, le comble du luxe ?
Le cavalier bleu remercie Hermès pour l’invitation, ainsi que Michael Coste pour la visite et le temps accordé.
C’est très joli !